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TÉLÉTRAVAIL ET SANTÉ : LE SPORT COMME ANTIDOTE À LA SÉDENTARITÉ

TÉLÉTRAVAIL ET SANTÉ LE SPORT COMME ANTIDOTE À LA SÉDENTARITÉ

Le télétravail, une amélioration dans le mode de vie des français

L’essor des Technologies de l’Informatique et de la Communication (TIC) alimenté par la modernité, a rendu possible les tâches à distance. L’article L1222-9 du Code du travail français désigne le télétravail comme « toute forme d’organisation de travail dans laquelle un travail qui aurait pu être effectué dans les locaux de l’employeur est effectué par un salarié hors de ces locaux de façon volontaire en utilisant les technologies de l’information et de la communication ».

Le télétravail permet d’échapper aux contraintes de la bureaucratie. Selon l’ANACT (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail), 55% des salariés considèrent que le télétravail a amélioré leur qualité de vie. Alors que des entreprises internationales comme Amazone  cherchent à faire revenir leurs salariés dans les bureaux, DARES (la direction de l’animation, de la recherche, des Études et des Statistiques du ministère du Travail et de l’Emploi) indiquent en 2023 que « les télétravailleurs sont globalement en meilleure santé que les autres salariés qui ne pratiquent pas le télétravail. Ils sont fréquemment moins malades et continuent davantage de travailler lorsqu’ils sont malades ».

En 2023, 37% des télétravailleurs qui ne télé-travaillent pas (mais dont les professions le permettraient) ont déclaré avoir une santé altérée contre 31% des télétravailleurs.

On pourrait supposer que l’isolement du salarié à domicile, les horaires « extensibles », une fine frontière entre vie privée et professionnelle seraient néfastes pour la santé mentale du travailleur. Pourtant le rapport de DARES, constate le contraire :

– 20% des non-télétravailleurs présentent un risque élevé de dépression, contre 17% chez les télétravailleurs.

En ce qui concerne les maladies chroniques :

  • 28 % des non-télétravailleurs en souffrent, contre 24 % des télétravailleurs.
  • 57 % des non-télétravailleurs déclarent des douleurs fréquentes, contre 51 % des télétravailleurs.
  • 21 % contre 17 % mentionnent des limitations fonctionnelle ;
  • 44 % contre 40 % affirment souffrir de troubles du sommeil.

Ces écarts persistent même après ajustement en fonction de l’âge, du sexe ou des conditions de travail.

Selon DARES, « l’autonomie gagnée et l’intensité moindre du travail à distance seraient susceptibles de permettre une meilleure adaptation (de la temporalité, des cadences) du poste au salarié et, de ce fait, une dégradation moins importante de son état de santé. »

 

Quels leviers expliquent ces différences ?

 

D’abord, les salariés seraient moins exposés à la fatigue et au stress des transports. La flexibilité des horaires facilite la gestion de la vie familiale, des loisirs et du repos. En effet, être dans un environnement extérieur au bureau permet de mieux gérer les moments de tension. Hors du regard de la hiérarchie, l’individu peut construire un environnement plus serein et sécurisant.

Ce mode de fonctionnement est aussi une opportunité pour améliorer son hygiène de vie.  Le salarié peut remplacer son temps de trajet par la préparation d’un repas sain ou une activité physique. Ce gain d’autonomie renforce la motivation et contribue à un bien-être psychologique durable.

Cette dynamique rejoint la Théorie de Restauration de l’attention (TRA) développée par les deux psychologues de l’environnement Stephen & Rachel Kaplan. L’environnement « restauratif »est une situation où l’esprit peut se reposer et retrouver ses capacités cognitives. Il ne s’agit pas seulement d’un endroit calme mais d’un contexte qui installe l’esprit dans une sécurité permettant une restauration mentale profonde. Pourquoi est-ce important d’être dans cette configuration pour un salarié ? Cette notion permet une récupération cognitive plus rapide, ce qui aide à être plus productif durablement, tout en évitant les risques de burn-out. En télétravail, l’individu n’étant pas limité par une rigidité d’espace ou de temps, peut s’extraire facilement du contexte stressant et accéder à un environnement « restauratif » comme une méditation active (marche, prière, position relaxante). Cette plasticité spatiale contribue à un meilleur équilibre mental et cognitif.

Le revers de la médaille

Mais cette description élogieuse du travail à distance ne doit pas faire oublier ses limites. Un poste mal installé peut engendrer des contraintes posturales au niveau des membres supérieurs (épaules, coudes poignets) et du rachis (cervical, dorsal, lombaire). Des positions prolongées dans des configurations non adaptées (travail sur un tabouret ou table basse) sollicitent excessivement certains groupes musculaires provoquant des troubles musculo-squelettiques (TMS) d’intensité variable, se manifestant sous la forme de gêne, de douleurs voire des lésions à long terme.

Le sédentarité s’amplifie également :  effectuer l’ensemble des tâches à domicile, rester des heures à  fixer un écran, conduit à des postures statiques prolongées, assis ou allongés, réduisant la dépense énergétique. Un phénomène qui s’intensifie avec la réduction des déplacements à pied quotidiens liés à la suppression des trajets vers l’entreprise ou au sein même de celle-ci (accès au point d’impression centrale ou la cafétéria…). Selon Santé Publique France (2023), 9% des télétravailleurs à temps plein déclarent être atteints d’une lombalgie  (douleur localisée entre la charnière thoraco-lombaire et le pli fessiers inférieur), contre 5 % pour le télétravail hybride. Au-delà des TMS, le télétravailleur est davantage exposé aux risques de santé :

  • Pathologies cardiovasculaires (hypertension artérielle, insuffisance cardiaque..:) ;
  • Troubles métaboliques (diabète de type 2) ;
  • Obésité, certains cancers (côlon, poumons, utérus…)
  • Troubles psychologiques.

En effet, plusieurs éléments peuvent atteindre la santé mentale parmi elles, on peut citer :

  • La porosité entre la sphère professionnelle et privée provoquant l’impression de journée à rallonge ;
  • Des entreprises peuvent être tentées d’augmenter la charge de travail ;
  • La complication des interactions sociales liées à la réalisation des missions ;
  • L’érosion des moments de convivialité, l’isolement du collectif, la perte du sentiment d’appartenance ;
  • Le contrôle et les actions de reporting du travail à distance excessifs ;
  • Le manque de soutien face au travail et aux problèmes éventuels ;
  • Remise en question du sens donné au travail.

Comment éviter les effets délétères du télétravail ?

Le télétravail représente une réelle évolution dans l’organisation salariale française. Grâce aux outils numériques, les contraintes espaces/temps sont réduites, offrant une plus grande liberté à l’individu dans sa gestion de vie. Cependant, ce fonctionnement à distance nécessite un encadrement afin d’éviter les dérives impliquées.

Sur 83% des salariés qui souhaitent pratiquer une activité physique, seuls 13% y parviennent. Un chiffre alarmant, alors que la sédentarité ne cesse de progresser. En France, une personne sur deux est en surpoids (ministère des Sports). L’OMS classe d’ailleurs l’inactivité physique comme la quatrième cause de mortalité dans le monde. Beaucoup ignorent que 6 heures assis par jour augmentent les risques cardiovasculaires de 20 à 40 % (Santé Publique France). À cet effet, le ministère reconnaît l’activité physique comme levier dans la prévention des risques sanitaires, avec la mise en place de la Stratégie Sport Santé (2019-2025). Cette feuille de route intègre l’exercice dans le quotidien des français, y compris dans le cadre professionnel pour lutter contre les effets délétères de la sédentarité.

Des solutions concrètes et accessibles peuvent faire la différence :

  • Prendre une pause de minimum cinq minutes toutes les heures : avec des exercices pour éviter les effets néfastes de la position assise sur le métabolisme. L’inactivité notamment au niveau des jambes réduit la production de lipoprotéines lipase, une enzyme clé pour la dégradation des graisses. Les conséquences de l’immobilité se jouent aussi sur la gestion du glucose, favorisant le diabète de type 2. Les muscles consomment moins de glucose, ce qui réduit la sensibilité à l’insuline et donc augmente l’indice glycémique dans le sang.
  • Mettre en place un espace dédié à domicile et une planification quotidienne sont des moyens pour contourner les pertes de motivation.
  • S’organiser des activités de gym douce à plusieurssuscite un engagement de soi dans l’activité sur un plus long terme. S’inscrire dans un groupe fait appel à une responsabilité collective. L’individu ne doit plus rendre des comptes qu’à soi. Pour éviter le jugement de l’autre, il se contraint à respecter son rendez-vous sportif. De plus, la pratique collective agit comme un levier émotionnel et affectif par le partage des réussites et le soutien dans les moments rudes. L’individu peut aussi être stimulé par la comparaison positive, dans laquelle le groupe devient un modèle de persévérance invitant à faire mieux. De plus, agir dans une organisation offre une structure temporelle et un ancrage d’habitudes dans le quotidien.
  • Pratiquer à des heures fixes dans la semaine mobilise les mêmes mécanismes neurologiques que l’addiction mais dans un sens pratique. Étant donné que le sport permet la sécrétion de dopamine, neurotransmetteurs central du plaisir, de la motivation et de l’habitude, lorsqu’on répète une activité à une heure régulière, le cerveau anticipe cette récompense, ce qui déclenche la motivation à l’approche de l’heure prévue. Cela crée une « association temporelle » entre l’horaire et le plaisir attendu, un fonctionnement proche du conditionnement pavlovien (forme d’apprentissage jouant sur l’association de deux éléments qui arrivent ensemble. Ce repère temporel fixe donne un cadre rassurant et structurant, très utile pour les télétravailleurs.
  • Varier les lieux de pratique renouvelle l’intérêt pour l’activité. L’hippocampe, impliqué dans la mémoire et l’orientation spatiale, est stimulée par la nouveauté environnementale. Des espaces variés participent à la neurogénèse (création de neurones) notamment lorsqu’ils sont associés à l’activité physique. Cela améliore la mémoire, la concentration et la santé émotionnelle. Changer de lieu active différentes zones sensorielles du cerveau, ce qui permet d’échapper à l’effet de saturation mentale. Pratiquer dans un environnement naturel réduit le cortisol (hormone du stress) et l’exposition à la lumière naturelle régule la mélatonine (hormone impliquée dans la régulation du sommeil) et la sérotonine (hormone de l’humeur). Choisir un espace naturel calme l’activité du cortex préfrontal, souvent en surchauffe chez les personnes stressées. En outre, bouger dans différents lieux facilite la connexion aux corps, aux sensations et à l’instant présent.

Respecter un rythme sportif, organiser ses séances et constater des progrès génèrent le sentiment de maîtrise, l’estime de soi et une sécurité intérieure. En devenant maître de son activité physique, l’individu est aspiré dans un mode de vie et non plus seulement dans une injonction sociale. Convertir une obligation en choix maîtrisé renforce l’ancrage de l’activité physique et permet au télétravailleur de stimuler sa motivation sur du long terme.

Grâce à l’avancée des technologies de l’information et de la communication, l’individu gagne le pouvoir d’être dans plusieurs espaces à la fois. Mais chaque avantage a ses limites. La modernité sacrifie, souvent, l’activité du corps humain. La sédentarité est devenue l’un des grands fléaux contemporains.

Le télétravail, pour être bénéfique, nécessite un encadrement et une véritable discipline. Il s’agit de profiter de la liberté qu’il offre sans en subir les effets néfastes. L’activité physique, combinée à une organisation personnelle assumée, permet aux télétravailleurs d’améliorer pleinement leur qualité de vie.

L’enjeu est de se doter de leviers concrets pour ne pas s’enfermer dans un cadre stressant ou figé. Le sport, associé à la diversité des groupes et des espaces, donne à l’individu une marge de manœuvre précieuse. Il augmente ce que l’on appelle le pouvoir « restauratif »: cette capacité à s’extraire d’un environnement pour une récupération cognitive efficace.

Devenir maître de son corps autant que de son emploi du temps, en intégrant le sport comme un mode de vie, représente l’une des voies les plus solides pour résister aux dérives d’une société numérisée qui, peu à peu, tend à effacer le corps.

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